Le vent fripon

Geai des chênes. glandarius Famille des Corvidés. Ordre : Passériformes

Que faire…

Le vent avait soufflé en rafales depuis tôt le matin. Quelques conséquences du coup, pas trop dramatiques en soi… mais ça aurait pu. La petite maison qui servait de mangeoire aux oiseaux avait volé emportant avec elle les graines restantes. Je ne pouvais cette fois imputer la faute aux chats.   Du coup les graines éparpillées sur les marches attiraient les moineaux et autres passereaux. Mais pas que… le Milan Royal décrivait ses cercles funestes au-dessus du sinistre…

Un peu plus bas, autre effet collatéral du vent, le container à poubelles avait glissé sur la route déversant son contenu pas très ragoûtant sur la chaussée, exactement sur une place de parking fort heureusement vide au moment où l’incident avait dû se produire. Des containers tout neuf installés depuis tout juste un mois, mais qui n’étaient pas bien arrimés, enfin pas arrimés du tout. Encore une opération de la com com exécutée à la va vite sans tenir compte de la déclivité du terrain. Enfin bon, on ne peut pas penser à tout.

J’avais signalé ce petit incident aux instances communales à charge pour eux de transmettre à qui de droit.

J’avais remis en place la cabane aux oiseaux et enfermé le chat dans la cuisine. Le vent s’était calmé.

Au vu de l’actualité quotidienne, des guerres et des séismes je me disais que ça ne valait pas la peine d’aller en faire un article dans le journal.

Ça aurait pu… si le conteneur était tombé sur une voiture où un passant, comme la petite mamie qui va chaque jour discuter avec ses fils et son mari au cimetière. Mais avec ce vent elle n’avait pas dû sortir encore de chez elle.

Ce qui aurait été moins rigolo c’est s’il était tombé sur la voiture du voisin.

Le souci c’est que c’est avec des détails insignifiants comme ça que se déclarent les guerres ou les incivilités ou les meurtres !

Bon heureusement le vent a épargné les voitures. Quelqu’un devrait peut être venir redresser le tout et nettoyer. Un homme aurait pu le faire mais dans la rue y a que des mamies et des chats alors on attend.

Vendredi 10 mars 11 heures

Encore un mini drame qui a failli se jouer. Midi l’heure du casse croute… les deux chats étaient affairés autour de la mangeoire sur le puits. J’ai eu beau les appeler pour qu’ils laissent les oiseaux se nourrir personne ne bouge ! Donc je m’approche et je comprends mieux l’intérêt des chats.

Dans la mangeoire, transparente, un petit passereau essayait vainement de retrouver la sortie tout ça sous l’œil intéressé du chat. Instants de terreur je suppose pour l’oisillon . Bien sûr des que j’ai voulu le libérer il y avait deux félins qui attendaient prêt à sauter ! Et donc on s’est téléporté à l’autre bout du jardin et l’oiseau s’est envolé sans risques !

Samedi 11 mars midi

2020

Encore quelques jours, quelques semaines avant la fin de l’année.

2020

Une année comme les autres, comme 1939 … ou 1913… une année avant l’année d’après

Quelques signes annonciateurs? même pas… ou alors nous n’étions pas assez attentionnés. Ce n’était pas top , mais ce n’était pas l’enfer non plus, c’était juste Bofff

Et puis du jour au lendemain on se retrouve enfermés, confinés, interdits de se déplacer, aller voir les enfants, les parents âgés, les nouveau-nés, les amis éloignés…

Et ce n’est pas fini. On attend.

Après 2020… 2021…

Incertitude . On se fixe des rendez-vous utopiques. On se verra à Noël .. on partira à la mer l’été prochain

Et puis c’est tout… tiendrons-nous ces promesses

… and Co°

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Il ne restera que la rivière

et ses flots tumultueux

Entrainant vers l’océan

Nos rêves

Nos illusions perdues

Nos espoirs déçus

A l’eau glacée de la fonte des neiges

aux larmes amères d’un peuple trahi

aux cloches de légendes englouties

qui sonnent à Noël

un Requiem perdu

Emportez tout vers l’océan

de la cupidité

de cette vanité,

égoïsme de ceux qui se croyaient

de la race des Seigneurs.

des Saigneurs…

Serviles à souhait

courbant la tête

pour peu qu’on les flatte

les caresse

Ils ont assassiné nos terres ancestrales

Je regarde sans un geste

sans un mot de plus

défiler cette boue

emportée par le fleuve

On avait tant de rêves

de solidarité

 de fraternité

de partage

on s’y est épuisé

La campagne est finie

ils sont tous repartis

dans leurs cités dorées

ils ont bien gaspillés

nos maigres économies

plus personne ne traine

les jours de marché

vantant des mérites factices

En vils papiers poubelles

emportés par le vent

ou se cachent’ils aujourd’hui?

Ce ne sont que des traitres

justice passera

comme passent les flots.

Ouvrez vos grilles….

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J’ai repris les chemins de traverse

qui longent la Garonne

Il n’y avait personne.

Que les blés murissant

les forêts sombres et solitaires

des coquelicots en bande

tache rouge survivante

d’un épandage raté

de pesticides en masse…

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Dans les villages endormis

maisons fermées et volets clos,

des portails condamnés

cadenas dérisoires,

seules les roses s’échappaient.

 

En cascades odorantes

par de là la clôture,

affrontant les  remparts acérés

les piques en fer forgé

elles criaient à tue-tête:

« sortez nous de là,

approchez-vous.

Pour quelques bouquets

sur vos nappes du dimanche

prenez nos belles fleurs…

On est seules, abandonnées

Plus de repas de noces,

plus d’enfants qui gambadent,

s’égratignent à nos buissons

Plus de tables décorées,

plus de rires et de cris.

Mais nous sentons si bon

aujourd’hui comme hier… »

Je continuai ma route

me disant quel dommage

de ne pas prendre le temps,

s’attarder un instant,

pousser la porte qui grince,

réveiller les lézards,

les couleuvres et les chats,

seuls habitants des lieux.

Découvrir les secrets

du lilas, des buissons de rosiers

et s’asseoir sur le banc

tout recouvert de mousse.

Se laisser envahir

des senteurs de l’été,

du passé si proche, si lointain,

écouter les oiseaux

se répondre dans les branches.

Mais la route continue.

Pas de rencontres,

rien ne bouge

Rideaux baissés

des commerces, du café

de la place.

Une affiche jaunie

d’un vieux groupe quelconque

accordéon et guitare

d’hier…

 

L’école est recyclée…

un gite pour touristes

qui viendront

un de ces jours…

Même les vieux sont plus là,

enfermés

dans des maisons de vieux,

à faire du collage, découpage,

ateliers ennuyeux….

Juste un tour dans la vallée de l’Ourse…

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19 janv. 2011

Dans la vallée de l’Ourse…
la petite et la grande
sur les pierres polies
c’est la fonte des neiges

Le village endormi
doucement s’assoupit
Le soleil reste haut
et les ombres s’étirent

Dans les fossés la neige
qui attend…
le froid piquant
les nuages s’amoncellent.

Là-bas dans la forêt
y a un arbre qui est tombé
sur la ligne électrique…
alors la nuit s’installe

Dans les ruelles étroites
les habitants calfeutrés.
devant le feu de bois
le chien s’est endormi

bercé par le ronron
des clients dans le bar
qui attendent
la neige..

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Toi t’étais pas là..
t’as juste dit va faire un tour
tu verras c’est joli…
sur le pont
sous le pont
la rivière
une pierre
qui grimace
me menace
t’es pas là… t’as pas vu…


le soleil
la vallée
l’eau des neiges qui dévale
et recouvre dans sa course
la pierre qui me fascine
qui m’observe..
je m’éloigne
de la belle Ourse
dans la vallée de la Barousse

encore une fois une escapade
à mille lieux de la grande ville
là-haut la neige
on s’arrête là
dans les ruelles
y a pas un chat..


la glace fond au bord des toits
faire attention
de pas choper
les gouttes glacées
qui se décollent
et sans prévenir
creusent un sillon
et se nichent
au fond des miches….!

t’es pas venu
t’es un frileux
toi t’es resté
dedans le bar
à refaire le monde
avec Bernard..

t’as pas vu non plus
les beaux chevaux
et la belle dame
qui sur le pont
se baladaient…


dans le village engourdi
quelques fumées qui s’échappaient
et le soleil bientôt caché
je vais rentrer…

je suis revenue
en souriant
on reprend la route
que t’aimes tant…

 

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Mauleon-Barousse

 

CouvertureD’autres photos >

Couverture Mauleon-Barousse

Les jours d’avant…

Ils t’ont vite oublié

tous ceux qui à ta porte

de jour comme de nuit

venaient frapper encore.

 

Ils se sont pas levés

en ce matin de juin

pour un dernier hommage

avant que le fourgon

pour un dernier voyage

t’emporte un peu plus loin.

 

Il était vieux,

bah on s’en fout…

son temps était passé

Basta … arrivederci le Rital…

 

Pas de drapeaux en berne

pas d’hommages rendus

même pas un petit mot

qui dirait, je sais pas:

peut-être « adieu l’ami,

on t’aimait bien tu sais,

et tu vas nous manquer. »

 

T’avais les cheveux blancs

c’était bien de ton âge

Parfois tu t’endormais

sur ta table à l’étage

mais souvent tu riais…

 

Et chaque jour je passe

et l’eau ne coule plus

dans tes belles fontaines.

Les palmiers de la place

surprennent les touristes:

« Ah que la ville est belle »

 

Miroir aux alouettes

Ils ne sont pas venus

quand toi tu as passé.

La petite foule serrée

devant l’ancienne gare,

plus de trains en partance.

 

C’était triste à mourir

mais tu étais déjà mort.

Des villages alentours,

des plus vieux , des plus vieilles,

des que t’avais contré,

des qui à tes côtés

avaient connu

des jours meilleurs…

s’étaient levés à l’aube.

 

J’ai vu des femmes pleurer,

employées de service,

petites gens qui t’aimaient,

compagnons d’une vie

se mouchant bruyamment.

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Tous ceux qui se pressaient

avides de services,

serviles à souhait,

ils ne sont pas venus.

 

C’était jour de marché

lundi ensoleillé

 

Chaque jour je repasse

sur la place ombragée,

les jets d’eau sont taris,

les Thermes illuminés

lorsque tombait la nuit

sont plus qu’un souvenir.

 

Sur les bancs de la ville,

à l’ombre des platanes,

sous les beaux marronniers

autour du Casino,

seule ton ombre se promène

 

et dans un bruissement de feuilles

on entend ton rire

qui se rit du présent.

Aujourd’hui elle est finie la fête.

 

Que t’importe qu’on t’oublie,

que sur les plaques des rues

ton nom ne s’accroche pas,

tu as vécu ta vie,

et ton nom se répète

emporté par le vent

Jacques Pavan.

(maire de Salies du Salat Haute-Garonne de mars 1977 à mars 2014)

Vent de printemps finissant

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Je regardais le vent

cachée dans ma tanière

un vent chaud, orageux,

un vent violent et coléreux.

Il glissait dans les branches

du févier épineux.

Peu importe les griffures

acérées de ses piques.

Le vent imperturbable,

le vent inexorable

fouettait sans une pause

le jardin effrayé.

 

Je regardais le vent

dans les branches ondulantes

qui dansaient une danse

inquiétante.

Tantôt se balançant,

d’une lente sarabande,

tantôt fouettant le sol

couchées à se rompre.

 

Un éclair de soleil

luisait sur les milliers de feuilles

Comme des poissons volants

elles scintillaient et bruissaient

Douce plainte suppliant

que ça cesse…

 

Les oiseaux s’étaient tus

cachés dans les murailles

Ils attendaient transis

la fin de la bourrasque.

 

Et j’écoutais les branches

ployantes jusqu’à terre.

Malmenées, se débattant

sous la force incongrue

du vent annonciateur

d’un été de galère…

 

Je restais allongée

dans la chambre d’amis

immobile et scotchée

par cette démesure.

Je voulais avec lui

partir et m’enrouler

autour des troncs robustes.

Hurler dans les ramures,

et crier ma colère…

Et puis jeter à terre

telles les branches cassées,

ma peine et ma révolte.

 

Quelques instants encore

l’orage s’éloignait

je trouvais le sommeil,

lourd et agité.

Il est où le ciel bleu?

limpide et chaud

il est où?IMG_3770

 

 

Deux mille quinze

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C’était pas l’année des chats

c’était l’année de la peur

c’était l’année de l’au-delà

l’année des attentats.

 

Paris… Charlie…

Mimie

pour comprendre

faut s’arrêter le soir,

la main sur la poignée

et attendre…

 

qu’elle rentre,

qu’ils rentrent.

une année de merde

trahison, désillusion

une année qu’il faudrait

oublier

 

on peut pas

pas comme ça

tout effacer

d’un trait

tu cliques sur Escape

sur Retour en arrière

ça marche pas

pas comme ça

 

c’était pas l’année des chats

Rourou… ronron…

pas pleurer

sur des chats

et pourquoi pas?

 

C’est l’absence

que l’on pleure

qui nous déchire

quelle qu’elle soit

qui que ce soit.

 

Attente

attentats

 

 

TERRORISTES

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TERRORISTES

 

Merci pour le sang dans la bière.
Moi qui suis un amateur avisé et un collectionneur inassouvi, j’en ai  dégusté des milliers de bières, à la framboise, à la châtaigne, au piment, au chanvre, aux algues ou à l’eau d’iceberg, des trappistes, des bières de table, de toutes les couleurs et de tous les pays, des artisanales et des industrielles… mais en terrasse, une bière à l’hémoglobine, j’avoue
que j’aimerai bien y goûter.

….

Merci pour la cervelle dans l’assiette.
Je ne suis pas ce qu’on appelle un fin gourmet, mais j’aime bien manger de bonnes choses, y compris les abats. Bien préparés, c’est excellent. Et les huîtres, les escargots, les tripes, la panse de brebis farcie, et que dire des insectes grillés à l’apéro … mais au restaurant, de la cervelle dans l’assiette, sans assaisonnement ni accompagnement, c’est une préparation culinaire qui est peut être savoureuse.

…..

Merci pour les pétards au stade.
J’aime bien le sport en général, le foot en particulier. Du match de village à la Coupe du Monde, je me régale à voir les belles actions de 22 joueurs courant après un ballon. Les cris, les chants, les sifflements, la ola …Et je vibre quand il y a un but … mais au stade, celui qui vibre sur son siège à cause d’une bombe, je me dis que ce doit être une sensation bizarre.

…..

Merci pour les trous dans le papier.
J’adore la BD. J’en ai des dizaines chez moi. Des premiers comics strips au dernier Asterix, je trouve cela diversifiant, amusant, satyrique ou éducatif, instructif aussi. De Forton à Hugo Pratt, en passant par Manara, Hergé, Moebius ou Will Eisner, et même par le petit dessinateur de fanzine … mais des trous à la place des bulles, c’est sûrement un humour d’un genre nouveau.

…..

Merci pour les rafales au concert.
La musique fait aussi partie de mes plaisirs, depuis tout petit quand ma mère me chantait «fais dodo, Colas mon p’tit frère …» Après j’ai découvert d’autres horizons, du rock progressif des Pink Floyd au hard d’AC/DC, la musique celtique de Dan Ar Braz, la chanson française de Piaf à Cabrel, les bandas du Sud-Ouest, même le jazz ou le reggae … mais là, ces rafales de mitraillettes en plein concert sont à coup sûr des percussions innovantes.

…..

Merci pour la mort des copains ou des inconnus.
C’est vrai, quelquefois, j’aime bien un peu de solitude, pas du genre à me changer en ermite, seul dans une grotte, mais un peu de silence et de quiétude, c’est vraiment reposant. Ou alors, juste le souffle du vent, le bruissement des feuilles, le chant des oiseaux … fini le brouhaha de la foule et les cris des enfants … mais un silence de mort, ça doit être
réellement impressionnant.

…..

Merci pour ce climat particulier qui règne autour de nous depuis quelques jours.
Quand on aime les bonnes anecdotes, les histoires de potaches, les blagues à 2 balles, les bons mots de Coluche ou les films de Bourvil, les impostures de Lafesse, les sketches de Foresti, quand on est optimiste et bien dans sa peau, c’est vraiment bon de reposer ses zygomatiques et faire une bonne tronche de dépressif ou de type apeuré et craintif.

…..

Malheureusement, j’ai un frigo à la maison, où ma Biérataise est au frais, je mange un bon magret acheté au marché, attablé au salon, devant la télé qui retransmet les matches de Guingamp, des concerts des Vieilles Charrues ou des films des Charlots, ou bien je relis un vieil Hara Kiri avachi dans mon canapé … tout seul avec mon chat.
Alors, je ne risque pas de vous croiser, vous les terroristes, car je ne vais pas en terrasse au bistrot de mon village, ni dans la salle du restaurant de la ville, ni dans les tribunes au stade, et encore moins dans la fosse au Zenith ou aux stands du salon de la BD. Et personne ne vient me voir pour discuter, ou pour me faire rire … sauf mon chat.

…..

Du coup, j’ai pris une décision : je vais quitter mon nid douillet, et aller me promener partout où sont les foules, dans les rues, les musées et les parcs, parler aux anciens ou tchatcher en argot, rire à gorge déployée avec eux, manger goulûment et boire de l’alcool, me mettre torse nu, danser comme un fou et chanter bien haut, embrasser les filles, taper très fort dans le ballon … Et j’espère que je vous rencontrerai pour vous remercier de toutes ces bonnes choses que vous nous apportez, vous, les terroristes. Et je lèverai les bras au ciel pour remercier je ne sais qui, là-haut, celui qui vous conseille d’agir en son nom et en ses principes.

…..

Oui, vraiment, merci les terroristes, de m’avoir permis, en plus, de réviser les paroles de la Marseillaise et de réentendre la belle mélodie de « Imagine ».

MERCI LES TERRORISTES
mais par pitié, ne tirez pas sur mon chat !

 

Ce texte m’a été envoyé par l’ami P@py